Actualités,  La minute verte

Vers de terre et terre vivante

Vous le savez ; j’adore les vers. Enfin, surtout les vers de terre ! Ils sont l’assurance d’une terre en bonne santé. En tant que jardinière, pas toujours très courageuse, j’ai appris à en faire mes amis. Pour être tout à fait honnête, je les attire pour les faire travailler à ma place. Et, ça c’est cool ! D’ailleurs je me rends compte que je les mets régulièrement en lumière (même s’ils détestent ça) dans mes romans comme « Ne jetez pas les morts au compost » ou « Café crime », le huitième roman de la série « Une affaire pour la commissaire Bombardier », à paraître bientôt.

Le vrai héros des jardins

Extrait de « Café crime », la 8e affaire de la Commissaire Bombardier

… On ne le croirait pas, mais il existe des milliers d’espèces différentes, dont certaines seulement sont utiles pour décomposer les végétaux. Ce sont celles qui vivent en surface. Les vers sont rouges et de plus petit calibre que ceux qui creusent des galeries en profondeur. Comme pour beaucoup d’espèces animales ou végétales, les lombrics sont dix fois moins nombreux que du temps de mon grand-père. En cause bien sûr, l’utilisation des produits chimiques et des pratiques culturales qui les ont petit à petit décimés. A force de les intoxiquer et de les couper en deux… Le constat, une fois de plus, est amer. L’homme tue sans distinction, même ses amis. Le ver de terre, gamin, c’est le meilleur allié du jardinier. Pour moi, c’est lui, le vrai héros des jardins.

Tout ce que vous devez savoir sur votre meilleur ami

Le secret de beauté des plantes

Inlassables travailleurs qui ne dorment jamais, les vers de terre rendent le sol vivant en l’aérant et en permettant une meilleure circulation de l’eau. Une terre riche, vivante, aérée : c’est le corollaire d’un nombre important de lombrics et le rêve de tout bon jardinier. Les racines de vos plantes peuvent s’engouffrer facilement dans le sol et y puiser tous les nutriments dont elles ont besoin pour être en pleine forme.  

Des mal-aimés

Les vers de terre, ces incompris, sont depuis longtemps des mal-aimés. C’est vrai que, dépourvus d’yeux, de dents et d’oreilles, ils sont si différents. Heureusement, bien des scientifiques s’évertuent à les faire accepter. Parmi eux, Charles Darwin en personne, a pris la défense de ces petites bêtes aussi précieuses que les abeilles et ce, dès 1881 !

Une sacrée équipe

Comme la nature est bien faite, tous les vers de terre ne se ressemblent pas. Il y a ceux qui décomposent les feuilles mortes et toute la matière organique au sol. Ce sont les épigés. Très utiles au compost, ils sont capables de digérer l’équivalent de leur poids tous les jours, week-ends compris ! Ensuite, il y a ceux qui creusent des galeries verticales (les anéciques) puis ceux qui restent en profondeur pour y installer des galeries horizontales (les endogés). A eux tous, ils assurent un bon quadrillage sous nos pieds.

L’envahisseur

Malheureusement, depuis quelques années, un ver est venu perturber tout ce petit monde. Il est gros et plat, un peu visqueux et se nourrit de ses autres congénères si utiles et inoffensifs. Même son nom fait peur : le plathelminthe terrestre. Se reproduisant rapidement et n’ayant pas de prédateur car toxique, il se répand en France rapidement. Pour l’instant aucune solution n’a été trouvée pour l’éradiquer. On les recense. Chaque jardinier est invité à signaler sa présence dès qu’il en trouve chez lui (https://sites.google.com/site/jljjustine/plathelminthe-terrestre-invasif).

Bon à savoir

Les vers s’accouplent tête bêche, eux. Ils donnent ainsi naissance à des petits vermisseaux qui vivront au maximum huit ans, selon les espèces.

S’ils sont dépourvus d’yeux, de dents et d’oreilles, les vers de terre sont dotés de plusieurs cœurs. Ça vous épate, hein ?

Si on raisonne en poids, les vers de terre sont les animaux les plus importants sur terre (Vingt fois la population humaine). Ça en fait des quantités !

Il n’y a pas que les oiseaux qui disparaissent. De deux tonnes à l’hectare en XXXX, on n’en compte plus aujourd’hui que deux cent kg en moyenne, dix fois moins.

Comment attirer les vers dans son jardin

On peut essayer de jouer de la flûte pour les serpents ou pratiquer la danse du ventre. Personnellement, je ne suis pas assez douée. Alors, je me contente de

  • couvrir le sol au maximum avec du BRF (copeaux de bois) et différents paillages.  Les vers de terre sont gourmands de cette matière organique.
  • éviter de retourner la terre en profondeur pour ne pas les déranger (Motoculteur à bannir).
  • limiter les traitements à la bouillie bordelaise. Les vers craignent l’excès de cuivre.
  • faire du compost (avec eux !).

Conclusion

Vous l’aurez compris, les vers de terre, tout comme les abeilles, sont mes amis. Je les aime et je prends soin d’eux. Je compte sur vous pour en faire autant. Pour finir et parce qu’on ne peut pas parler de vers sans parler de poésie, voici une citation toute en sensibilité de Yvan Audouard : « Les vers de terre s’enfoncent dans le sol pour ne pas tomber amoureux des étoiles ». Je suis sûre que c’est vrai.

A votre tour d'écrire !