La minute verte

Plus coriaces que des mauvaises herbes : les mousses.

« Résiste ! Prouve que tu existes ! » Cette chanson de France Gall pourrait s’adresser aux mousses. Certaines sont capables de survivre à de longues périodes de sécheresse puis repousser, comme si de rien n’était, une fois arrosées. Elles deviennent toute marron puis reverdissent en un clin d’œil. C’est sûrement cette incroyable qualité qui fait que les mousses apparues sur terre bien avant les dinosaures sont toujours là. Même les herbes dites « mauvaises » sont largement battues.

Toutefois, et malgré leur capacité d’adaptation incroyable, les mousses sont aujourd’hui menacées par un environnement et un climat défavorables et il est devenu nécessaire de les protéger. A ce titre, la découverte, il y a quelques semaines, d’une mousse extrêmement rare en Seine et Marne, est considérée comme une très bonne nouvelle.

Personnellement, les mousses font partie des végétaux qui me fascinent. Je les trouve tellement belles, qu’elles soient rondes, plates, échevelées… J’adore leur couleur intense et leur texture toute douce. J’ai du mal à résister à l’envie d’en prélever quelques échantillons, lorsque je me balade en forêt, même si je sais que c’est INTERDIT !

Dans « Meurtre bénévole », premier tome de la série policière « Une affaire pour la commissaire Bombardier », vous en apprendrez un peu plus sur ces végétaux pionniers qui inspirent le respect.

Extrait de « Meurtre bénévole »

— Les bryophytes …

— Les quoi ?

— Les bryophytes : les mousses, les sphaignes, des plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire.

— Ah ! Et en langage clair…

— Les bryophytes n’ont pas d’organes équivalents aux racines et qui leur permettraient d’absorber l’eau. D’ailleurs, en cas de sécheresse, ces plantes se mettent en état de survie ; elles deviennent marron la plupart du temps et renaissent lorsque la pluie arrive. Ce sont des plantes d’une résistance à toute épreuve, car, comme elles sont capables de se nourrir de l’atmosphère en captant tout ce qu’elles peuvent par leur surface aérienne, elles ont réussi à coloniser une grande partie de la planète. D’ailleurs, quand les terrils du nord de la France n’ont plus été exploités et qu’on a laissé la végétation sauvage s’y installer, ce sont les premières plantes qui y sont apparues. Elles se contentent de tellement peu pour vivre. Leur aptitude à la survie force le respect. Connaissez-vous cette anecdote canadienne ? Des bryophytes qui étaient restées prisonnières dans la glace pendant environ quatre siècles ont ressuscité lorsqu’elles ont été à nouveau exposées au soleil et à l’air. Vous imaginez ? On cite souvent les « mauvaises » herbes comme indestructibles, mais elles sont largement battues par les bryophytes.

Alors, les mousses, on les regarde, on les caresse, mais on ne les cueille pas ! D’accord les amis ?

A votre tour d'écrire !

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